Langues, peuples, cultures

Langues

La langue officielle du Togo est le français. Les deux langues nationales « protégées » sont l’éwé (21 %) et le kabyè (14,7 %), cette reconnaissance ayant été en principe adoptée en 1975. Il existe d’autres langues, dont le ouatchi, le mina, le moba, le peu et le tem, qui servent de langue véhiculaire dans certaines régions du pays. La quasi-totalité des langues togolaises parlées appartient à la famille nigéro-congolaise, dont le groupe kwa (comme l’éwé), le groupe gur (comme le kabyè), le groupe mandingue et le groupe ouest-atlantique (le peul). Les langues kwa (au sud) et gur (au nord) représentent à elles seules plus de 90 % des langues parlées au Togo.

Les langues kwa se subdivisent en deux sous-groupes: gbé et agnibaoulé. Les langues du sous-groupe gbé sont l’éwé, le kwasi, le kwin, l’aja, le fon, l’enlo, parlées par environ la moitié de la population. Quant aux langues gur, elles se subdivisent en langues lama, où l’on retrouve le kabyè et le tem, ainsi que le lamda, parlées au total par environ le tiers de la population. Pour ce qui est du Togo central, les langues importantes sont le kposso, l’higo, le ginyianga , le kékpéké, le gidéré , le yisébé, parlées par moins de 4 % de la population.

Politique linguistique du Togo

La politique linguistique du Togo n’est pas très élaborée, et les textes juridiques sont peu nombreux à ce sujet. Outre la Constitution de 1992, mentionnons la loi no 88-20 (sur l’adaptation et la rénovation de l’apprentissage), la loi no 88-16 modifiant la loi no 83-20 du 20 juin 1993, le décret no 90-68/PR sur le Fonds national d’apprentissage, de formation et de perfectionnement professionnels et l’arrêté no 89/014/ portant création d’un Comité de coordination des activités sur les langues nationales (CCALN) du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat (METFPA) et le décret no 68-195 du 11-11-68 portant création du Comité national d’alphabétisation

Statut des langues

La Constitution de 1992, qui déclare que « la langue officielle de la République togolaise est le français », ne fait aucune mention des langues nationales. Les écoles expérimentales issues de la réforme de 1975 ont été abandonnées. L’alphabétisation dans les langues nationales est demeurée inachevée, même si elle se poursuit aujourd’hui. Cependant, le français demeure obligatoire pour pouvoir lire, car il n’existe que peu de textes ou de documents écrits dans ces langues. Bref, les langues nationales sont confinées à l’oral et évoluent à la périphérie dans les espaces de communication du pays, le français occupant toute la place dans un tel système. Autrement dit, la politique linguistique togolaise est avant tout une «politique d’accommodement» plutôt qu’une politique globale intégrant toutes les langues.  

Le français, en tant que langue officielle, est utilisé principalement dans le domaine politique (Exécutif, Parlement, etc.), dans l’administration, l’éducation, les médias et le commerce. Il faut comprendre que la politique linguistique à l’égard du français en est une de non-intervention. Elle consiste à perpétuer les pratiques utilisées par l’ancien colonisateur.

Langues de la législation et de la justice

À l’Assemblée nationale, les lois sont rédigées et promulguées seulement en français; les débats se déroulent en français, même s’il n’est pas interdit d’employer l’éwé ou le kabyè. Le Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale (2007) ne mentionne aucune langue et n’en interdit aucune.

L’article 283 prévoit qu’un prévenu sourd-muet et qui ne sait pas écrire doit être assisté d’un interprète.

Langue de l’administration

Dans l’Administration publique, les langues togolaises sont employées dans les communications orales avec les fonctionnaires parlant la ou les mêmes langues, mais cette pratique ne constitue pas un droit. Puisque le français est la langue de l’État, c’est cette dernière langue qui obtient ce droit d’être utilisé. Toutefois, des documents peuvent occasionnellement bénéficier d’une version dans certaines langues nationales (éwé et kabyè).

Organisme linguistiques

Le Togo a créé un certain nombre d’organismes linguistiques, dont le Centre international de recherche et d’étude de langues, l’Institut des langues au Togo, la Commission d’études de création de l’institut des langues au Togo et la Commission nationale de la Francophonie.

Le Centre international de recherche et d’étude de langues a été créé par décret en 1968. Il est sous la responsabilité du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche du Togo. Cet organisme assure principalement l’enseignement du français langue étrangère (FLE), la recherche dans l’étude des langues, les cours d’anglais et la formation professionnelle. En 1989, le décret no 89-46 PR du 16 mars 1989 portant création et statuts du Centre de recherches et d’études de langues : «village du Bénin» a précisé ce qui suit:

Cet organisme, également appelé «village du Bénin», a évolué pour offrir des stages d’été et des sessions de recyclage aux enseignants, le tout pour faciliter l’apprentissage des langues, principalement le français, mais aussi l’anglais, l’allemand, l’arabe et le chinois, ainsi qu’un programme d’enseignement des langues nationales togolaises.


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