Grottes de Nano et Nok

Pas facile d’y parvenir et un 4×4 ne sera pas du luxe pour faire le trajet, mais finalement vous découvrirez un endroit magnifique juché sur une falaise de 437 mètres. Prenez un guide a Kara ou Dapaong pour vous éviter de chercher des heures . C’est l’un des plus beaux sites du Togo. De hautes falaises, dont les parois sont orientées au nord, dominent de leur à-pic la savane de cette partie septentrionale du Togo. Elles sont les derniers reliefs élevés avant cette immense étendue de savane qui se prolonge au Burkina. Cette formation appelée communément grès de Boumbouaka présente des escarpements de falaises d’âge protérozoïque supérieur d’une rare beauté avec à la base une alternance de pellites (argilites) et de psammites, l’ensemble reposant sur un socle cristallin daté du Birrimien. Des anfractuosités horizontales s’ouvrent au dernier quart supérieur de leur hauteur ; d’accès difficile, elles ont servi, de très longue date, d’abri et de refuge aux populations autochtones lors des périodes d’insécurités diverses qui ont sévi dans la région du XVIIe au XIXe siècle. Ces cavernes contiennent des greniers : cent trente-quatre à ?allons, cent treize à Mamproug et soixante-dix à Bopak et dans les autres grottes périphériques. De forme cylindrique, oblongue ou semi-sphérique, ils s’ouvrent vers le haut ; leur hauteur est généralement de deux mètres et demi, leur diamètre de trois mètres. Avant que ces grottes n’aient été pillées, des armes traditionnelles telles que des arcs, des flèches et leurs carquois, y ont été trouvées. Les greniers, taillés dans le même style architectural traditionnel à partir des matériaux locaux (pierres, argile et paille) contenaient les récoltes et les grottes offraient un refuge aux populations menacées. Elles y avaient des vivres, de l’eau et leurs fétiches . Elles pouvaient donc y soutenir un véritable siège. Dans cette région de migrations et d’affrontements divers, les Konkomba, les Moba, les Mamprussi se combattirent, puis s’installèrent. Ils sont encore aujourd’hui les habitants de la région et furent, semble-t-il, les bâtisseurs des greniers. Sur le trajet d’un grand axe commercial dit Route de la cola, les populations du nord du Togo étaient assujetties à des ethnies dominantes telles les Anufom auxquelles ils versaient tribut. Devant l’alourdissement des charges et la répétition des exactions, ils organisèrent leur résistance et se réfugièrent dans les grottes . Du moins le récit qu’en font les habitants actuels.

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