Les cinéastes togolais connus et reconnus se comptent à peine sur les doigts d’une seule main mais le cinéma togolais pourrait connaître une véritable renaissance avec l’arrivée d’une nouvelle génération.
Histoire
Les Ombres chinoises et La Lanterne magique sont les tout premiers films qui ont été projetés au Togo, vers 1920. Entre 1927 et 1928, apparaît le Kpélébè cinéma, le cinéma payant. Il s’agissait de cinéma muet en provenance de la Gold Coast (actuel Ghana).
En 1972, Jacques (ou Metonou) Do Kokou réalise le premier film togolais, un court-métrage de 30 minutes sur l’exode rural dénommé Kouami qui sera suivi en 1976 de La Lycéenne. Le cinéma connaîtra un véritable succès durant les années 1960-1970 jusque dans les années 1980. Il y a eu jusqu’à dix-sept salles à Lomé.
Dans les années 1990, le Togo accusé de déficit démocratique est sevré des fonds de l’Union européenne et plus particulièrement des fonds d’aide au cinéma du sud offert par l’Agence intergouvernementale de la francophonie. Au plan national, peu d’efforts sont consentis afin de mettre en valeur la production nationale qui est concurrencée par les films d’actions hollywoodiens ou chinois très appréciés des populations. Les salles de cinéma sont rares. On trouve par contre beaucoup de petits cinémas locaux où, pour 100 FCFA, l’on s’assoit sur des bancs autour d’un écran ou d’une simple télévision. On y projette des films, mais aussi le sport en direct. Les matchs de football sont toujours très animés, surtout pendant les grandes manifestations comme la Ligue des champions, la Coupe d’Afrique des Nations ou le Championnat du monde.
Malgré ces difficultés, on assiste aujourd’hui à l’éclosion d’une nouvelle génération de réalisateurs et de cinéastes togolais. Désir du cœur, Fruit de la passion et Vanessa et sosie sont trois longs-métrages produits par de jeunes réalisateurs togolais en 2006, respectivement Aimé Obanikua, Steven Af et Madjé Ayité. Fruit de la passion et Désir du cœur ont été en compétition au Fespaco 2007 (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) à côté de nombreux films africains.
Pour soutenir le septième art au Togo, un groupe de journalistes culturels a décidé de créer l’AJCC-Togo (l’Association des journalistes critiques cinématographiques du Togo) comme portail de toute l’information cinéphile sur la destination. Le Bulletin mensuel de l’information est en service depuis le 30 août 2007.
La situation du cinéma togolais reste problématique.
Le cinéma numérique ambulant est présent au Togo. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs.
Réalisateurs
Quelques réalisateurs :
Kilizou Blaise Abalo (-2013). Né au Togo, il a étudié la psychologie, le droit et la réalisation. En 1976, il écrit son premier long-métrage. De 1978 à 1981, il travaille à l’université de Ouagadougou et à l’Institut africain d’études cinématographiques (INAFEC). Il réalise entre autres, en 1992, Kawilasi primé au Fespaco 1995 avec le prix spécial du développement humain durable.
Steven Af (Folligan Amouzou). Psychologue de formation, Folligan Amouzou est plus connu du public culturel togolais sous le nom de Steven Af. Il a réalisé plusieurs clips vidéo des jeunes artistes togolais de la chanson moderne, notamment du hip-hop ainsi que la série télévisée Fruits de la Passion.
Augustin Talakaena Batita. Écrivain, producteur, réalisateur, scénariste. Il réalise en 2005 Yon’Taba, qui veut dire en langue losso “sommes-nous des rivales ?”, oppose deux réalités maritales, celle où les époux des filles sont choisis et imposés, et celle qui reflète la tendance moderniste actuelle où les filles se choisissent leurs conjoints sans se soucier de l’avis des parents. Il a produit deux autres films : Itchombi et Togo 2005 : Autopsie d’une succession.
Anne-Laure Folly (1954-)
Gentille Assih (1979-)
Angela Aquereburu (1977-)
Sanvi Panou (1945-)
Marcelin Bossou (1984-)
Films
Quelques films :
1972 : Kouami, court-métrage réalisé par Metonou Do Kokou.
1979 : Au rendez-vous du rêve abêti, documentaire de Kodjo Goncalves.
1988 : Bawina, court-métrage réalisé par Minza Bataba
1987 : The Blooms of Banjeli, documentaire réalisé par Carlyn Saltman.
1988 : Bawina, court-métrage réalisé par Minza Bataba
1991 : Ashakara, thriller tourné au Togo par le réalisateur franco-suisse Gérard Louvin.
1994 : Femmes aux yeux ouverts, documentaire de Anne-Laure Folly.
1996 Les Oubliées, documentaire de Anne-Laure Folly.
1999 :Sarah Maldoror ou la nostalgie de l’utopie, documentaire de Anne-Laure Folly.
2002 : Le Dilemme d’Eya, court-métrage réalisé par Adjiké Assouma.
2008 : Togo 2005 : Autopsie d’une succession, documentaire d’Augustin Batita Talakeana.
2018 : Le Prix du mal, drame réalisé par Képhas Hodor.
2020 : Essénam ou croire en soi, réalisé par Edoh Yannick Ntifafa